The ghost of you. [Kéké xD]

Comme toujours quand elle espérait le rencontrait, Angie se promenait sur la plage. C'était la vingt troisième fois exactement qu'elle venait ici et qu'elle ne l'avait pas vu. Elle ne perdait pas espoir, parce que Kévin reviendrait, elle le savait. Elle se rappellait chaque détail de son visage, chaque courbe de son corps, chaque parcelle de sa peau et la douceur de ses lèvres. Elle se rappellait à quel point il avait pu être chiant, méchant & à quel point il avait pu être doux & attentioné. Elle se rappellait a quel point ils avaient changé, ensemble. Elle se rappella de "CUICUI" parce que c'était mythique. XD Elle soupira & baissa la tête en trébuchant dans le sable, mouillant ses converses et les remplissant presqu'entièrement d'eau. Il faisait beau, pour une fois, il était dix huit heure et le soleil ne se couchait pas encore. Elle sourit. Angie s'assit plus loin, au milieu de nulle part puisqu'il n'y avait personne et elle retira ses chaussures et son pantalon pour être en maillot. Elle n'avait pas prévu de se baigner, mais déjà qu'elle était là, elle pourrait se faire un petit bronzage hein. Kévin ne la quittait plus, ça se sentait sur son corps, sur sa peau, dans ses yeux. Dans son coeur. Kévin ne la quittait plus & c'était bien dommage.

Si Kévin savait très bien partir, revenir aussi, il pouvait le faire. Il l'avait toujours fait. Souvent en ce lieu, d'ailleurs. Kévin avait toujours eu...une attirance envers l'eau. C'était inexplicable, mais lorsqu'il voulait réfléchir, on le trouvait soit à la plage, soit dans une piscine, au fond, tout au fond. Mais pour une fois, il était en dehors. Le présentiment, qu'elle serait là, qu'elle l'attendrait, encore une fois. Qu'elle ne l'avait pas oublié, qu'il était toujours dans ses pensées. Il lui avait laissé le temps. Le temps de lui manquée, comme ci par ce simple départ, il avait cherché à raviver une flamme. Une flamme qui le faisait fuir, lorsqu'elle faiblissait. Lorsqu'il ne pouvait plus la sentir, au creux de leurs baisers, de leurs ébats. N'était-ce pas l'amour qui le faisait fuir ? Il n'avait jamais été doué en sentiment. Elle le savait. Elle l'excusait ? Il se surprenait, parfois, comme ça, d'un coup, à avoir ce besoin irrépréssible de fuir son amour, pour le retrouver, s'y raccrocher. Mais pourquoi, pourquoi ne pouvait-il s'empecher de s'arracher le coeur à chaque départ ? C'était purement sadomasochiste putain.
Et là, il la retrouvait, il savourerait ce moment, où leurs yeux entreront en contact, où leurs lèvres se toucheraient. Ou bien le moment de la déchéance, de la mort, en ne la voyant pas, en ne pouvant gouter du regard le physique si parfait de sa nymphe. Elle était sa muse, l'inspiration à son coeur, l'ouverture par laquelle il réspirait, vivait. Et pourtant elle pouvait être aussi nocive que du poison. Pénétrer son coeur, en faire ce qu'elle voulait. Oui voila, voila ce qu'elle était.
Kévin s'assit face à elle, sans bouger, cherchant la moindre réaction. De la colère ? De l'amour ? De l'excitation ? ...De l'indifférence. Chaque fois, cette peur de l'oubli le retenait a quelques mètres. IL serait plus simple de repartir si elle venait à ne plus l'aimer.

Oui, peut être qu'il avait réussi. Peut être qu'il avait ravivé cette flamme tout au fond d'elle, qui s'éteint lorsque le manque ne se ressent plus. Comment avait il pu lui manquer alors que quand elle ouvrait les yeux, il était là ? Quand elle se douchait, il était derrière elle ? Quand elle mangeait, il la surveillait ? & quand elle dormait, il la regardait dormir ? Il ne pouvait pas lui manquer. Seulement, en partant, il n'avait pas fait que raviver la flamme. Il avait ouvert les plaies, fait saigner ses veines, rien n'avait pu cicatriser finalement. Pour survivre, Angie mutilait son corps, le griffait à s'en arrachait la peau pour inventer de nouvelles blessures qui dilueraient les châtiments insoutenables des plaisirs révolus. Elle ne le comprenait plus. On peut aimer quelqu'un aussi longtemps qu'on peut le comprendre. Elle ne le comprenait plus, mais pourtant, elle avait l'impression de l'aimer tellement plus qu'au début. Il avait créé un manque si profond au fond d'elle que même s'il reviendrait, la peur ne s'en échapperait pas. S'il avait peur d'aimer, Kévin, Angie elle, avait peur de souffrir. & chaqu'un s'infligeait une pareille chose. Kévin la faisait souffrir, Angie le faisait aimer. C'était presque un combat réciproque, des batailles contre eux même qu'ils avaient menés. Chaque jour, chaque heure, elle essayait de se rassurer de ses résistances, de ses manières, de ses esquives, mais l'envie de sa présence était bien plus forte qu'une drogue. Kévin avait envahit sa tête & rien désormais ne pouvait la délivrer du manque. Seule l'idée de le retrouver, telle qu'elle l'imagine, la fit vaincre la plus terrible des peur: l'anbandon... de lui, d'elle même.
Elle le regarda enfin, là, devant lui. Il n'avait presque pas changé, peut être s'était il coupé les cheveux, mais elle s'en foutait. Il était beau, il était doux, il était innocent & il était a elle. Encore.

- La conquête amoureuse est la plus égoïste des croisades.

Finit-elle par dire, presque désespérée.

Kévin la fixait sans ciller, ses yeux bleus refusant à se fermer. Il avait toujours été comme ça, à fixer les autres ainsi. Sauf qu'avec elle, il pouvait le faire pendant des heures, et sans s'en lasser, et sans s'ennuyer, et surtout, sans parler. Il n'était plus l'être froid & distant, silencieux comme une tombe auquel elle avait du faire face à leur première rencontre. Angie, elle avait du lutter, pour l'avoir, pour elle, rien qu'à elle. Et qu'est ce qu'elle avait gagnée, à l'avoir lui ? Un espèce de jaloux maladif violent, qui avait, par plusieurs fois, faillit levée la main sur elle dans ses excès de colère. Il pouvait être doux, attentioné & innoffensif, certes, mais c'était elle, qui le rendait ainsi, aussi doux qu'un chiot. Plusieurs mois, trop de temps, qu'il était partit. Pourquoi faut-il que l'amour qui est si doux d'aspect, mis à l'épreuve, soit si tyrannique et si brutal ? Il se demandait si souvent, vous savez, qu'est ce qu'elle pouvait lui trouver. Elle lui pardonnait sa jalousie, sa posséssivité, ses putains de tentatives de noyade. Non enfaite, il n'avait jamais cherché à se tuer sous l'eau. Il s'y sentait juste chez lui. Il voulait y rester tant que possible, ce putain d'egoïste. Il l'abandonnait. Et pourtant, sous ce liquide bleuâtre, c'était toujours son visage qui lui apparaissait, qui le remontait. Qu'est ce qui était le plus egoïste dans le fond ? L'abandonner elle, ou ne pas le laisser lui, partir ? Pourtant, dans leurs malheur, ils se satisfaisaient. Parce qu'ils étaient ensemble, parce qu'ils étaient deux, et que c'était mieux que tout. L'univers pouvait s'écrouler, il ne s'en plaindrait pas, tant que son dernier soupir reposerait sur les lèvres d'Angie.

» N'essayes pas de me comprendre, contente toi de m'aimer.

Kévin n'était pas un être compréhensible. Il était l'art de la déraison. Daignant enfin se lever, il s'approcha d'elle. Elle ne l'avait pas oubliée. Certes, ses cheveux ne cachaient plus ses yeux, il les avait teint en noirs, et ses yeux bleus ressortait plus que jamais, mais ce n'était pas de gros changement. Elle, elle restait fidèle à elle même, tellement belle, derrière ses cicatrices, derrière la maigreur de son corps, qui menacait chaque fois de s'écrouler entre ses bras. Attrapant doucement le bras de sa nymphe, Kévin déposa un baiser sur l'une de ses cicatrices, comme s'il s'excusait, comme s'il voulait les guérir, qu'il le pouvait. Remontant son visage face au sien, il ne prit que le temps de fermer ses yeux avant de poser ses lèvres sur les siennes. Rien qu'un baiser, rien de profond, mais pourtant avec tellement de sentiments.